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Du Blé au Pain
27 juillet 2012

Il choisit du rustique

Guillaume Charpentier ne s’est pas installé avec, mais à côté de son père. Depuis 2010, le jeune homme tente l’aventure en agriculture biologique. Mardi dernier, il a ouvert son exploitation dans le cadre des après-midi biologiques du GAB 14 (Groupement des Agriculteurs Biologiques du Calvados en Normandie).

Guillaume Charpentier a implanté un blé paysan dont la hauteur détonne dans les champs. 

En reprenant l’exploitation de son oncle, Guillaume Charpentier a choisi un autre système. Sur une exploitation céréalière, le jeune installé a opté pour l’agriculture biologique. A Rouvres, il collabore au quotidien avec son père, mais vit sa propre aventure. “Après mon BTS, j’ai travaillé pendant 5 ans sur l’exploitation familiale. J’ai observé d’autres systèmes et je me suis autoformé”. 

Moins de rendement, mais moins de charges
Sa motivation est technique et agronomique. “Pour que mon sol fonctionne, je dois le préserver. Les bactéries et les micro-organismes, c’est la vie”. L’agriculteur n’a pas encore terminé sa conversion. Son retour d’expérience reste encore faible. Sur des terres à 90-100 quintaux de rendement, il espère atteindre 60 ou 70 qx. Guillaume Charpentier mise surtout sur des charges faibles. Pour un mélange triticale-pois, l’agriculteur compte 85 €/ha. “Ce prix comprend deux passages de herse et la semence”, précise-t-il. L’implantation d’un blé paysan, une variété beaucoup plus haute, répond également à son impératif de qualité. “Il peut mesurer jusqu’à 1,80 mètre. Cette hauteur permet d’étouffer les mauvaises herbes”, explique Guillaume Charpentier. 

Le jeune agriculteur sème aussi des céréales sous couvert de luzerne. 

La luzerne au pied des céréales
L’agriculteur multiplie les alternatives. Si la rotation des cultures sur 8 ans ne surprend pas, le semis sous couvert de luzerne ou de trèfle blanc interpelle davantage. “Les légumineuses apportent l’azote nécessaires aux cultures. Je complète cette fertilisation avec du compost et 70 tonnes de fumier issus de la ferme. Mes essais de seigle et de luzerne semblent assez concluants. Je dois cependant trouver une variété de luzerne qui ne verse pas”.  L’expérience devrait donc se poursuivre. Le schéma s’avère simple. 15 jours après le broyage de la luzerne, le jeune agriculteur passe avec son combiné de semis (herse rotative et semoir). 
Côté commercialisation, Guillaume Charpentier vend l’ensemble de sa récolte en direct. La demande ne manque visiblement pas. “Les céréaliers bio restent rares en Normandie. Il y a une pénurie en protéine. Actuellement, je vends ma production aux éleveurs. A terme, j’espère commercialiser mes céréales auprès des meuniers”. 
Guillaume Charpentier est au début de son aventure bio. Les cours demeurent encourageants. La récolte 2011 s’est monnayée à 300 € pour la féverole, 270 € pour les triticales et 190 € pour la luzerne. De quoi déjà espérer, même avec des rendements attendus entre 20 et 40 qx pour la féveroles ou 40 à 60 qx pour les triticales.
Article envoyé par Philippe Guichard à "Semences Paysannes"
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